L’hypnothérapie en France : un métier en plein essor, sous le regard du droit
Dans un contexte de quête de bien-être et d’essor des pratiques non conventionnelles, l’hypnose non médicale séduit de plus en plus de praticiens et de clients. Mais derrière cet engouement, la question du cadre juridique applicable aux hypnothérapeutes en 2025 devient incontournable. Le métier n’est pas réglementé, mais il n’est pas pour autant hors droit.

Comment exercer en toute légalité ? Quelles sont les limites à ne pas franchir ? Quelles obligations respecter en matière de communication, de pratiques, de conformité ?
Cet article, rédigé par NUMETIK AVOCATS, fait le point sur les règles applicables, les risques juridiques à anticiper et les bonnes pratiques à adopter.
Table des matières
L’hypnose à visée non médicale est aujourd’hui en plein développement en France. Plébiscitée pour accompagner le stress, les émotions ou certaines habitudes de vie, la pratique s’est largement diffusée au sein des professions de bien-être. De nombreux professionnels s’installent chaque année comme hypnothérapeutes, parfois à la suite de reconversions rapides.
Ce succès croissant reflète une demande forte de la société pour des approches alternatives, mais il s’accompagne aussi de certaines dérives, en l’absence de structuration claire de la profession.
À ce jour, aucune formation en hypnose non médicale ne bénéficie de certification reconnue par l’État. Il n’existe pas de titre inscrit au RNCP ni de diplôme universitaire validant le métier d’hypnothérapeute. Les offres de formation sont très variables en durée, contenu et qualité pédagogique, ce qui rend difficile pour les futurs praticiens de s’y retrouver.
En l’absence de cadre officiel, plusieurs structures tentent de professionnaliser le secteur et de proposer des référentiels éthiques
- Syndicat National des Hypnothérapeutes (SNH)
- Fédération Française d’Hypnose et Thérapies Brèves (FFHTB)
- Association Française pour l'Étude de l’Hypnose Médicale (AFEHM)
- Société Française d’Hypnose (SFH)
Ces structures jouent un rôle important de représentation, mais aucune n’a d’autorité réglementaire.
Face à l’essor du métier, une partie de la profession milite pour une meilleure reconnaissance et un encadrement plus strict. En attendant, chaque praticien est responsable de sa posture et de la clarté de sa communication.
Cadre juridique de l’hypnothérapeute non médical
Alors que la profession d’hypnothérapeute n’est pas réglementée, elle reste soumise à un ensemble de règles juridiques applicables à tout professionnel du bien-être. Cette section précise les principes juridiques de base que tout praticien doit connaître.
L’hypnothérapie non médicale ne fait l’objet d’aucune réglementation spécifique. Il s’agit d’une activité de bien-être, exercée librement, sans condition de diplôme ni d’inscription à un registre professionnel.
Mais cette liberté est encadrée par des règles de droit commun, notamment :
loyauté de l’information, obligation contractuelle, respect du consommateur.
interdiction de toute emprise psychologique ou escroquerie.
interdiction d’usurper un titre ou de pratiquer des actes médicaux réservés.
collecte de données personnelles conforme au cadre européen.
En clair, l’absence de réglementation spécifique ne dispense pas de respecter les règles de droit commun.
Seuls les professionnels de santé peuvent pratiquer l’hypnose dans un cadre médical : traitement de la douleur, accompagnement de pathologies, anesthésie, etc.
Les hypnothérapeutes non-médicaux doivent se cantonner à une démarche de bien-être, sans revendiquer un champ thérapeutique réservé.
⚠️ Mentionner des problématiques telles que l’addiction, la dépression ou les troubles alimentaires, sans être soignant, expose à des risques juridiques pour exercice illégal de la médecine.
Même si la profession d’hypnothérapeute n’est pas réglementée, certaines pratiques de communication peuvent exposer à un risque juridique, notamment en cas d’ambiguïté avec les professions de santé.
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Usurpation de titre
Le titre de "psychothérapeute" est réservé par la loi. L’utiliser sans être inscrit à l’ARS constitue une infraction pénale.
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Usage de termes ambigus
Les expressions comme "soins", "traitement", "pathologies", "patients" ne sont pas interdites, mais leur emploi abusif peut constituer une pratique commerciale trompeuse, susceptible d’induire le public en erreur.
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Responsabilité engagée
Une formulation floue peut engager la responsabilité civile (publicité trompeuse) ou pénale (usurpation, exercice illégal, abus de faiblesse).
La loi n° 2024-420 du 10 mai 2024 renforce la lutte contre les dérives sectaires, en particulier dans les domaines du développement personnel, de la santé alternative et du coaching.
Elle permet désormais aux autorités d’agir plus facilement en cas de pratiques d’influence, de contrôle psychologique ou de rupture sociale imposée.
Les hypnothérapeutes doivent veiller à ne pas franchir certaines limites : pression émotionnelle, promesse de résultat, dépendance au praticien, etc. Cette vigilance est indispensable pour protéger le public… et sa propre activité.
Exercer légalement : les règles du cadre juridique de l’hypnothérapeute
L’hypnothérapeute doit respecter plusieurs obligations :
- Protection des données personnelles : conformité au RGPD, notamment en cas de collecte de données sensibles.
- Information loyale et transparente : présentation claire des prestations, sans promesse de guérison.
- Respect des titres réservés : interdiction d’utiliser des appellations médicales ou réglementées.
- Conformité au droit de la consommation : CGV accessibles, droit de rétractation, médiateur de la consommation.
Ces obligations, parfois perçues comme secondaires, sont en réalité le socle de la légitimité juridique d’un hypnothérapeute. Elles permettent d’asseoir une activité professionnelle sérieuse, crédible et protégée en cas de contrôle ou de litige.
Un site internet est une vitrine professionnelle, mais aussi un point de vigilance juridique :
- Mentions légales, CGV et politique de confidentialité obligatoires.
- Gestion des cookies avec recueil du consentement.
- Contenu rédactionnel exempt de toute allégation médicale.
👉 De plus en plus de praticiens vendent en ligne des audios, scripts ou enregistrements d’hypnose. Ces contenus sont considérés comme des produits numériques. Leur vente impose notamment de respecter :
- la garantie légale de conformité (art. L.224-25-12 et s. du Code de la consommation),
- le droit de rétractation spécifique (renonciation expresse possible pour un téléchargement immédiat),
- la protection du droit d’auteur (usage personnel uniquement).
Les manquements peuvent entraîner :
- des sanctions pour pratiques commerciales trompeuses (avertissement, amendes, suspension du site) prononcées par la DGCCRF.
- des amendes pour non-respect du RGPD (adaptées à la taille de l’activité, mais significatives) par la CNIL.
- des poursuites pour exercice illégal de la médecine ou usurpation de titres devant les juridictions pénales.
Au-delà des sanctions, un manquement juridique peut nuire gravement à la réputation professionnelle du praticien.

Les conseils de Me Élise Guilhaudis pour sécuriser juridiquement son activité d’hypnothérapeute
Soignez sa communication (site, supports, documents)
Un site internet ou une plaquette professionnelle doit refléter le sérieux du praticien, tout en restant conforme au droit. Les informations doivent être claires, accessibles et exemptes de promesses de résultats.Un site internet ou une plaquette professionnelle doit refléter le sérieux du praticien, tout en restant conforme au droit. Les informations doivent être claires, accessibles et exemptes de promesses de résultats.
Clarifiez votre positionnement avec transparence
L’hypnothérapeute doit éviter toute confusion avec une pratique médicale. Mieux vaut se présenter comme praticien en hypnose ou professionnel en hypnose, plutôt qu’utiliser le terme hypnothérapeute ou thérapie, sources d’ambiguïté.
Utilisez les bons outils juridiques
Comme le rappelle Me Élise Guilhaudis, sécuriser son activité passe par des outils adaptés : conditions générales de vente, mentions légales, formulaires de consentement, clauses de non-substitution, etc. Ces documents sont essentiels pour protéger à la fois le praticien et ses clients.
👉 Pour aller plus loin, Élise Guilhaudis met à disposition une checklist des documents légaux obligatoires destinée aux praticiens en hypnose. Elle permet de vérifier, point par point, si votre activité est juridiquement sécurisée.
Vérifier la conformité juridique de son site grâce à Numelise Check
Élise Guilhaudis propose également Numelise Check, un audit gratuit permettant de tester la conformité juridique d’un site internet : mentions légales, CGV, cookies, politique de confidentialité et contenu rédactionnel.
💡 Comme le souligne Me Guilhaudis : « le droit peut être vécu comme une source de sérénité. Quand on sait qu’on est en règle, on exerce avec confiance, sans stress ».
Me Elise guilhaudis
FAQ – Cadre juridique de l’hypnothérapeute : vos questions fréquentes
Vous vous posez encore des questions sur votre installation ou votre communication ? Voici quelques réponses aux interrogations les plus fréquentes.
Puis-je exercer sans formation officielle ?
Oui, mais cela suppose une grande rigueur éthique et juridique, et un travail sérieux sur la qualité de sa formation personnelle.
Puis-je me présenter comme "hypnothérapeute certifié" ?
Le terme « certifié » peut être utilisé s’il correspond à une certification privée, mais il faut éviter toute confusion avec une reconnaissance étatique.
Puis-je accompagner des problématiques comme l’addiction ou la dépression ?
Non, ces champs relèvent du domaine médical. Un hypnothérapeute non soignant ne peut pas revendiquer un accompagnement thérapeutique de pathologies.
Dois-je avoir des CGV et respecter le RGPD ?
Oui, comme tout professionnel indépendant, vous êtes soumis au droit de la consommation et au droit des données personnelles.
Suis-je concerné par la loi sur les dérives sectaires ?
Oui. Toute influence excessive ou pression psychologique sur les clients peut être sanctionnée. Une posture claire et déontologique est indispensable.

Élise Guilhaudis accompagne les hypnothérapeutes
Vous êtes praticien en hypnose et souhaitez sécuriser juridiquement votre activité ? Élise Guilhaudis, avocate spécialisée en droit du numérique et en accompagnement des professionnels du bien-être, propose des solutions concrètes et accessibles :
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Numelise Check : un audit gratuit de votre site internet. En quelques minutes, vous recevez un rapport clair et sans jargon sur vos mentions légales, CGV, politique de confidentialité, gestion des cookies et contenu rédactionnel.
Le Pack Conformité Bien-Être : une boîte à outils juridique complète et personnalisée (CGV, mentions légales, politique de confidentialité, registre RGPD…), avec un guide pratique et un accompagnement dédié.
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